4.12.10

TRACT diffusé après le conseil de quartier du 23/11/2010

DE L’IMPUISSANCE PUBLIQUE REVENDIQUEE
Ou comment élus et policiers s’entendent à rendre acceptable l’inacceptable.

Lors de la séance publique du Conseil de quartier de la Goutte d’Or, le 23 novembre 2010, dans les locaux de l’école maternelle rue Pierre Budin, le commissaire d’arrondissement, ainsi que le représentant de la Mairie du 18ème ont joué, devant une salle archi comble, plus de 200 habitants, parfois non sans talent mais sans jamais convaincre, la scène de l’impuissance et du dénuement en réponse au feu roulant des questions des habitants dont la plupart ont fait état de leur ras-le-bol. Le public n’a semble-t-il pas été dupe, puisqu’il a applaudi jusqu’à la fin de la représentation les intervenants qui ne voulaient pas se prêter à ce jeu en réclamant de jouir des mêmes droits que les autres citoyens de la Capitale.

Sur la prostitution les habitants de la Goutte d’Or se sont entendus dire que la loi sur le racolage était très difficilement applicable et que la chasse aux proxénètes donnait très peu de résultats sur leur quartier. « Cela revient à vider une baignoire avec une petite cuillère percée »
Conclusion suggérée : on ne peut quasiment rien attendre.

Sur la vente à la sauvette rue des Poissonniers ou rue Dejean, les « forces de l’ordre » ne distribuent plus systématiquement de PV. Les contrevenant(e)s, pourtant loin d’être pauvres, seraient « insolvables ». Renoncement. ? Ce genre de ventes qui sature l’espace public ne serait pas franchement illégal ( !?) et encore moins un délit.
Conclusion suggérée : on ne peut quasiment rien faire de plus.

Sur les agressions : les plaintes ne sont pas toujours acceptées le soir – et de fait elles ne sont pas toujours plus reçues dans la journée. « C’est un choix, il est préférable que les policiers soient dehors, sur le terrain » et « certains policiers, comme dans tout métier, n’ont pas toujours envie de bosser». Mais « il faut porter plainte ».
Conclusion suggérée : rien ne changera et le thermomètre restera bloqué.

Concernant la rénovation de l’habitat : la Mairie, à travers son représentant, en faisant argument de l’argent investi dans le quartier, feint de croire que l’amélioration de l’habitat insalubre et de la voirie suffira à résoudre tous les problèmes liés à l’espace public. Or le programme est en voie d’achèvement, les immeubles ciblés démolis et les squats dégagés mais la situation s’aggrave. Cherchez l’erreur ! Cette vieille antienne a déjà fait la preuve de sa faiblesse, sinon de son échec, dans les banlieues.
Conclusion suggérée : dormez tranquilles et rendez-vous dans dix ans.

Sur les commerces débitant des boissons : Beaucoup sont sources de nuisances (bruits, tapage, pisseurs dans la rue). Les gens qui les fréquentent sont « souvent les clients de la prostitution ». Et la police fait beaucoup de fermetures administratives (la liste et les dates de ces fermetures n’étant pas fournies).
Conclusion dubitative : on voudrait y croire.

Sur le projet de salles de shoot : une copie du courrier à Bertrand Delanoë, rédigé par nos soins a été distribuée, le sujet a été évoqué. Rien de précis n’a été dit par le représentant de la Mairie. Les habitants, et plus particulièrement ceux qui demeurent dans le périmètre élargi d’EGO, apprécieront. Dealers et toxicomanes concentrés sur le pourtour de cette structure dite de « soins » leur ont forgé une expérience qu’ils ne sont pas prêt d’oublier
Conclusion affirmative : ce serait le comble de l’inacceptable.

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